
« Je me souviens de mes premiers appareils photos…………et de celui que j’ai tant aimé! »
Un appareil photo n’est jamais qu’un outil pour saisir une image. J’ai toujours aimé regarder les photos. En particulier, les vieilles photos qui témoignent de la vie passée et qui racontent la grande histoire dans les petites. Pour autant, avant mes 40 ans, je n’avais jamais pratiqué la photographie autre que celle du quotidien pour figer une fête, un sourire ou un souvenir de vacances. Sans ambition artistique. Plutôt comme un croquis. Mais toujours avec beaucoup de plaisir.
Le premier boitier dont j’ai souvenir est celui que j’ai reçu en cadeau il y a 10 ans. Un sony @550. C’est avec lui que j’ai fait mes premières armes. Du tout numérique à visée électronique. Je l’ai aimé comme je l’ai détesté. Peu douée pour la technique, l’apprentissage de la photographie m’a été fastidieux et très long. C’est seulement quelques années plus tard que j’ai découvert l’argentique. Avec les doutes qui vont avec et la peur de gaspiller la pellicule. Un vieux Minolta. Et un Lubitel que j’affectionne beaucoup… un moyen format cheap au look tout plastique. Pour autant, je shoote essentiellement en numérique.
« Je me souviens de ma plus grande joie de photographe! »
Mes joies photographiques sont nombreuses, quotidiennes et assez simples. La joie de réussir ses réglages ou son cadrage. Celle de l’émotion au déclenchement. Celle de se sentir entre deux mondes à cet instant précis : un peu ici mais un peu ailleurs aussi. Celle de finaliser le traitement d’une photo. Celle de tirer sur papier. Celle où à chaque fois que je prends mon appareil, je vois le monde à ma façon en jouissant d’une grande liberté, d’une grande intériorité et d’un grand apaisement.
Je me souviens pour autant d’un instant sur une plage de Deauville. Après-midi de fin d’été après un orage et une lumière qui m’a hanté longtemps. A l’horizon, trois silhouettes. Pour la première fois, j’ai eu l’impression de me laisser aller sans plus penser technique. Les choses sont venues naturellement presque de façon instinctive. Depuis quelque temps, je me sentais aller vers le flou. Comme dans une danse, j’ai pris ma photo en mouvement. En vérifiant le rendu dans le viseur, je savais qu’elle me plairait. J’ai compris à ce moment ce qui me menait en photo et pourquoi je le faisais.
« Je me souviens de mon plus grand « ratage photographique! »
Comme pour les joies photographiques, les ratages sont nombreux ! Et quotidiens ! La frustration de ne pas réussir à saisir ce qu’on voit, celle de ne pas oser déclencher, celle de ne pas faire le bon choix. Celle d’être déçue quand le tirage papier n’est pas à la hauteur de mes attentes. Mais sans conteste, mon plus grand ratage restera dans le domaine animalier. Après l’achat d’un 150/600mm, je n’ai guère été capable de sortir une photo correcte tant j’avais du mal à porter ce mastodonte ! L’immobilisme que nécessite ce type de pratique ne me convient pas vraiment. J’aime être en mouvement. Mais j’aurai aimé réussir une de ces photos. Juste une fois !
Mes grands Maîtres dans la photo
Étonnamment, ce sont des noms de peintres qui me viennent naturellement à l’esprit. William Turner en particulier. Mais aussi Klimt, Modigliani ou Hopper. Je me sens souvent plus proche de la peinture que de la photo. Je suis aussi très attirée par la photo pictorialiste.
Plus qu’un photographe, c’est une émotion que je retiens. La photo « Sala au rocher de la vierge » de Jacques Henri Lartigue, par exemple, me touche et m’émeut particulièrement à chaque fois que je la regarde. Tout comme le travail de Francesca Woodman. Ou encore Salgado et bien entendu Alexei Titarenko. Mais il y en a tant d’autres !
Pourquoi les concours et les expos
Je n’ai jamais participé à un concours je crois. La peur de me confronter sûrement au monde de la photo mais surtout le besoin de liberté : ce fil rouge dans ma vie comme dans ma pratique photo. Si tant est que ce n’est pas illusoire mais c’est un autre débat !
C’est lors des expositions que j’aime prendre un risque. On se dévoile et à la fois on se livre à la critique. On donne et on reçoit de l’énergie. C’est un véritable carburant. Exposer m’a permis de prendre confiance en acceptant et en reconnaissant qui je suis. Malgré la peur et les doutes.